Hommage à Clément Méric

🔴 Cela fait 10 ans que Clément Méric, militant antifasciste, est mort sous les coups du groupuscule d’extrême droite Troisième Voie en plein Paris.

📣 10 ans après, la mémoire de Clément nous accompagne encore et nous impose de ne jamais lâcher le combat.

🔥 Ni oubli, ni pardon, face à l’extrême droite:
Riposte immédiate ! 👊🏻👊🏽👊🏿

Résistances et solidarité internationale !

Le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, étaient assassinées par un agent du renseignement turc à Paris. Cette année, la manifestation du 7 janvier 2023 était prévue avant l’attentat du 23 décembre 2022, pour exiger que l’État français déclassifie les documents secret défense et cesse de protéger les commanditaires de ce triple assassinat.

L’attaque de décembre au centre culturel kurde Ahmed Kaya ravive la colère et renforce les suspicions de l’implication des services d’Erdoğan dans cet attentat, où Emine Kara (Evîn Goyî), Mîr Perwer et Abdurrahman Kızıl ont trouvé la mort. Exigeons la vérité et la justice !

Collage de soutien sur Caen et aux alentours

Avant Après

Face à l’extrême droite, riposte immédiate !

Retour sur les attaques fascistes pendant la coupe du monde de foot

Alors qu’un emballement médiatique a eu lieu mercredi dernier autour de la demi finale Maroc-France de la Coupe du monde de foot, nous souhaitons revenir à notre manière sur cette séquence. Dans les jours qui suivirent, on a vu certains journalistes débattre de la notion de « ratonnade », des politiciens opportunistes parler de terrorisme d’extrême droite sur les réseaux sociaux… et le pouvoir se positionner comme à son habitude en arbitre responsable en communiquant sur les indicateurs de sa faculté à réprimer. Ce petit texte est l’occasion de donner notre point de vue tout en invitant à ne pas tomber dans les écueils propres à ce genre de moments.

Dans la soirée du 14 décembre, alors que l’équipe de France de football venait de battre l’équipe du Maroc, des attaques menées par des groupes d’extrême droite ont eu lieu dans plusieurs villes de France : à Annecy, à Nice, à Montpellier, à Lyon… A Paris, c’est un groupe d’une quarantaine de personnes qui a été arrêté. Parmi eux, 15 fichés S(Personne inscrite au FPR – fichier des personnes recherchés – mention S pour atteinte à la sureté de l’État) des anciens membres des Zouaves Paris, dont leur leader tristement connu Marc de Cacqueray-Valmenier ou encore l’ex-militant de l’Alvarium Paul-Alexis Husak. Après leurs forfaits, les militants nationalistes se la racontent sur Ouest Casual…

Nous tenons avant tout à apporter son soutien à toutes les victimes de ces attaques, pour cette soirée mais également pour tous ceux et toutes celles qui ont vécu les coups, les menaces, les dénonciations de l’extrême droite au cours des dernières années. Car ce qui s’est passé le soir de la demi-finale n’était pas inédit.


Ces attaques sont le fait de groupuscules nationalistes violents, souvent éphémères, qui cherchent à créer un sentiment de panique et de sidération chez leurs opposant·es ; leur mode d’action est de frapper fort et vite à un endroit précis, de disparaître à la première opposition puis de se précipiter sur Ouest Casual pour se vanter de leurs « exploits », toujours présentés à leur avantage, au mépris le plus souvent de la réalité des faits. À noter que ce media est devenu pour ces groupes un outil de convergence stratégique : il leur suffit de déterminer une date, une cible ou un évènement pour s’organiser en conséquence, tout en laissant à chacun une certaine autonomie d’action et de structuration. … Mais quand il faut assumer, ils se mettent à pleurnicher. « J’vous jure M’sieur le policier, c’était pas nous ! »

À chaque fois, ces militants nationalistes violents se greffent sur des mouvements sociaux (Gilets jaunes, mouvement anti-pass sanitaire) ou sur des événements (comme la coupe du monde de foot) qui mobilisent un grand nombre de personnes, et viennent généralement parasiter ce qui a été organisé par d’autres.
Cette stratégie qui consiste à trainer en bande pour casser des gueules au petit bonheur la chance peut avoir une certaine efficacité au niveau local en créant un sentiment d’insécurité mais, politiquement, elle est aussi un aveu d’impuissance à organiser quoi que ce soit, sans même parler de la répression qu’elle entraîne. Quand l’extrême droite tente de mobiliser par elle-même, ce n’est pas la foule, comme on l’a vu récemment à Callac en Bretagne.
Par ailleurs, et heureusement, ces attaques se heurtent souvent à des résistances spontanées qui en limitent l’impact et les dommages, et, plus généralement, cette stratégie offensive rencontre l’incompréhension voire le rejet d’une majorité de la population, mais cela devrait néanmoins poser certaines questions.
Car déplorer ces violences ne suffit pas. Crier au terrorisme d’extrême droite à la moindre occasion participe de l’affolement général. Demander l’intervention de l’État pour régler le problème à travers des appels à la dissolution, c’est oublier que le gouvernement s’est illustré en tentant de dissoudre des collectifs antifascistes.
Céder à la peur, c’est quelque part déjà accepter la défaite, et ces agressions doivent être un encouragement à s’organiser collectivement. La seule réponse antifasciste efficace et cohérente politiquement par rapport à ces violences, c’est de déployer des moyens d’autodéfense, y compris physique, dans des cadres collectifs de lutte. Chacun·e peut agir à son niveau, en relayant des informations sur ces violences, en s’engageant dans des groupes locaux, en restant vigilant·e et solidaire face aux coups de pression de l’extrême droite : c’est pour cette raison que des collectifs antifascistes existent.

Vu sur La Horde
(merci à l’AFA77 pour les copies d’écran)

Affaire Lola : les vautours d’extrême droite se jettent sur la mort d’une enfant

Le Rassemblement national et Reconquête initient une série de manifestations ces jours-ci à travers le pays, en instrumentalisant le crime terrible visant une enfant de 12 ans, Lola, contre la volonté de la famille, afin de visibiliser leurs discours racistes et leur xénophobie. Lu sur Contre-Attaque :

Vendredi 14 octobre, un crime atroce a emporté une petite fille à Paris. Lola, 12 ans, collégienne, n’est pas rentrée après ses cours. Elle a été enlevée, torturée, violée et assassinée, avant d’être laissée dans une valise devant son immeuble. La meurtrière présumée est une femme de 24 ans, décrite par ses voisins et son ancien compagnon comme une personne en détresse mentale, mystique, « au comportement inquiétant », qui parlait toute seule. Elle est aussi de nationalité algérienne et fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.

Dans cette affaire épouvantable, c’est cette dernière information, la nationalité de la tueuse, qui va créer un emballement médiatique récupéré par l’extrême droite. Le 17 octobre, l’affaire est à peine médiatisée que l’équipe d’Eric Zemmour se précipite pour acheter des noms de domaines « manifpourlola.fr » et « justicepourlola.fr ». La même après midi, ces mots clefs sont propulsés sur les réseaux sociaux par plusieurs plate-formes d’extrême droite, « Livre Noir » et « L’Incorrect », qui ont fait campagne pour Zemmour, et par Samuel Lafont qui s’occupe de la communication politique du parti Reconquête. Les sites d’extrême droite tournent à plein régime. La petite fille n’est même pas enterrée, les vautours se précipitent déjà sur son cadavre.

L’achat de ces noms de domaine est faite sans concertation avec la famille de Lola. Pire, les proches, effondrés, trouvent la force de faire savoir qu’ils refusent toute « récupération politique », mais les fascistes s’en moquent. Les hashtags au nom de Lola sont utilisés pour appeler à des manifestations le 20 octobre. Une pétition est lancée par l’association Damoclès, de Samuel Lafont, qui permet au parti d’extrême droite de recueillir une grosse base d’adresse mail sur le dos de la victime. Une pratique illégale. Eric Zemmour dénonce « un francocide de plus ! », comme si la fillette avait été tuée parce que Française. Marine Le Pen ajoute : « Trop de crimes sont commis par des immigrés clandestins qu’on n’a pas voulu ou pas su renvoyer chez eux ! »

L’obscénité est sans limite. Le site « manifpourlola » relaie les appels à manifester. Tout ce que la France compte de racistes, d’identitaires, de pétainistes utilise la photo de la petite fille comme avatar sur les réseaux sociaux. Après avoir subi un calvaire épouvantable et injuste, la mort de Lola est utilisée jusqu’à l’écœurement par les fascistes.

Les médias ne sont pas en reste. Ils dévoilent sans pudeur les moindres détails du martyr de l’adolescente avec une gourmandise effrayante et tentent de suivre la famille avec des équipes de caméras jusque dans le village où elle s’est retirée pour faire son deuil en paix, loin du tumulte. Il faut faire de l’audimat et du clic. Abjects charognards.

Le gouvernement Macron, jamais loin quand il s’agit du pire, annonce qu’il va « faire mieux concernant les expulsions d’immigrés irréguliers ». Une façon de préparer la future loi qui durcira encore d’avantage les conditions de vie des étrangers en France, ce qui affaiblira encore davantage la prise en charge de maladies psychiques et viendra créer de nouveaux traumas…

« La gauche aussi récupère les victimes de violences policières ou d’actes racistes », répondront les vautours d’extrême droite. Sauf qu’il ne s’agit pas de récupération : ces mobilisations se font à la demande des proches des victimes et elles ont lieu pour réclamer justice dans le cadre d’affaires où les responsables sont systématiquement couverts. La meurtrière de la petite Lola est déjà derrière les barreaux et sera lourdement condamnée.

Ce jeudi, des rassemblements fascistes auront donc lieu dans plusieurs villes. À Paris, Jordan Bardella et Eric Zemmour ont annoncé leur participation, mais le leader du Rassemblement National vient de se rétracter tant la récupération est obscène. À Nantes, la manifestation est appelée par Cécile Scheffen, militante du parti Reconquête. Un autre crime effroyable a eu lieu dimanche dans la même ville : au petit matin, une mère de famille a été poignardée en pleine rue alors qu’elle se rendait au travail. Mais la victime s’appelle Nadia, elle était voilée, et le crime a eu lieu a proximité d’une mosquée dans une banlieue de Nantes. Cécile Scheffen et ses amis fascistes ne se préoccuperont pas de son sort.

Ce qui compte pour l’extrême droite, ce ne sont pas les victimes, mais les auteurs. Ils se nourrissent de la mort et de la souffrance pour étancher leurs appétits politiques.

On écrasera tous les cafards fascistes qui traînent dans nos cuisines, dans nos quartiers et partout ailleurs.

Jeudi matin, de nouveaux autocollants ont été découverts à l’université et dans le centre-ville de Caen. Ils ne sont pas signés mais leur provenance ne fait aucun doute, ils portent clairement la marque de l’extrême-droite. Ceux-ci s’adressent aux antifas qui, pour les fachos, sont forcément des mecs cis* et hétéro…Malgré le fait qu’ils pensent que la place des femmes, notre place, est à la cuisine, les femmes ont toujours été des militantes à part entière de la lutte antifasciste.

Face à ces autocs immondes, nous ne pouvons qu’exprimer notre dégoût et notre colère dans un contexte politique et médiatique qui tend à dédiaboliser le fascisme et l’extrême-droite et à banaliser leur idéologie : discours raciste, sexiste et homophobe décomplexé. Ce visuel nous met face à ce qu’ils sont réellement et face au projet politique et social qu’ils portent.

On note leur délire obsessionnel, la cause de tous les maux à leurs yeux : l’immigration.

Car bien sûr, si tu ne fais pas l’amour avec ton mec, c’est la faute de l’immigration. Si tu n’as pas de beurre dans ton frigo, c’est la faute de l’immigration. Si ton gosse parle mal français, c’est à cause de l’immigration. Si Giroud ne joue pas en équipe de France, c’est à cause de l’immigration. Si tu n’es pas rappelé après ton entretien d’embauche, c’est la faute de l’immigration. Et s’il n’y a plus de poisson à la cantine tous les vendredis, c’est aussi la faute de l’immigration. Une obsession qui va jusqu’à l’indécence comme on peut le voir en ce moment avec la récupération politique et médiatique du meurtre d’une enfant.

Mais les fachos ne détestent pas seulement les étrangers, ils détestent aussi les femmes. On en a un bon exemple ici : la femme, hypersexualisée est soumise et appartient forcément à un homme. Elle n’a pas d’identité, pas de convictions politiques, pas de volonté.

Pire encore, ici, la femme n’est qu’un moyen de pression et un dommage collatéral dans la guerre que les fascistes veulent livrer. Cette menace, à peine voilée, n’est pas sans rappeler l’utilisation du viol comme arme de guerre dans la plupart des conflits à travers le monde et l’histoire.

Faisant partie des personnes qui subissent le plus la violence de l’extrême-droite, nous continuerons à combattre ardemment le fascisme et ses chiens de gardes. Nous appelons toutes les personnes concernées à en faire de même. Nous ne nous laisserons pas intimider. Toutes ensemble, luttons pour défendre nos corps, nos choix, nos vies et notre place dans les luttes comme dans la société.

On écrasera tous les cafards fascistes qui traînent dans nos cuisines, dans nos quartiers et partout ailleurs.

Toutes les femmes détestent les fachos.

Les meufs de Caen Antifa

*Personnes dont le sexe assigné à la naissance est identique à leur genre actuel.